Durant une année, Michel Lallement, sociologue du travail et professeur au Cnam, s'est immergé au sein du hackerspace Noisebridge, à San Francisco. Son dernier ouvrage L'âge du faire : Hacking, travail, anarchie (Seuil), rend compte de cette expérience de terrain, entre imprimantes 3D, découpe, assemblage et soudage de matériaux, « bidouillages » informatiques et « cuisine collaborative ». Il propose une exploration de ces nouveaux lieux de création qui se multiplient peu à peu, notamment en France.

Au-delà de la diversité des hackerspaces, des modalités de leurs organisations ou des nombreux débats qui y règnent, bien relayés dans l'ouvrage, RSLN a souhaité se pencher sur ce que ce mouvement pouvait nous dire du travail de demain. Rencontre.

Qu'est-ce qu'un hacker, Michel Lallement ?

Michel Lallement : Avant tout, il faut bien comprendre que le mot hacker 27n'a pas la signification que l’on veut bien lui attribuer ordinairement. En France ainsi qu'aux Etats-Unis, on pense souvent à un pirate informatique, ce n'est pas le cas en réalité. Dans le monde hacker, le pirate informatique est appelé cracker. Mais les hackers, ce sont aussi desmakers, des gens qui construisent, fabriquent, innovent…

Auteur de l'article : Théo Corbucci

Crédits : cette courte citation est relayée depuis un autre site à titre d'information.