L’économiste Hervé Defalvard ne se contente pas de déconstruire les arguments d’une pensée néolibérale dominante, qui asphyxie tout débat au nom de sa pseudo-scientificité. Sa critique considère que l’économie n’est pas une science naturelle, mais une science morale et politique. Mais l’auteur de la Révolution de l’économie [en 10 leçons] ne propose pas tant d’aller plus loin dans cette critique que d’aller ailleurs. Il renverse ainsi les termes du savoir économique en replaçant l’économie sociale et solidaire au centre de l’économie, transformant les deux sphères que sont le marché et l’Etat en satellites de la nouvelle économie des communs.

Vous affirmez dans la Révolution de l’économie que les grands prêtres du néolibéralisme ont rétréci l’économie et qu’ils ont ôté, depuis trente ans, toute dimension morale et politique à cette discipline. Ce jugement n’est-il pas excessif ?

Le tournant remonte à la définition de l’économie par Robbins en 1932 comme la science des relations entre des fins illimitées et des moyens rares. L’économie se trouve réduite à un calcul d’optimisation sous contrainte. Depuis, l’indifférence au bien-être des populations, qui croise morale et politique, n’a cessé de croître...

Auteur de l'article : Vittorio De Filippis

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