Yann-Moulier Boutang ouvre son livre « L’abeille et l’économiste » sur une petite fable : un apiculteur, dont les ruches visitent un verger voisin, reçoit un jour une facture de l’arboriculteur, arguant que sans ses arbres, ses abeilles feraient moins de miel. L’apiculteur, estimant ne pas avoir à payer, retira alors ses ruches et les disposa un peu plus loin. La production du verger s’effondra, et l’arboriculteur, fort marri, se vit contraint de rappeler l’apiculteur. Ce dernier lui dit alors qu’il pouvait très bien, puisque démonstration était faite que la production du verger dépendait de la présence des abeilles, lui demander un loyer pour mise à disposition de ses ruches et rémunérer le travail de ses abeilles. Mais il n’en fit rien, à la fois pour préserver ses relations de bon voisinage, mais aussi parce que, finalement, ce travail ne lui coûtait rien. Car c’est ainsi, l’abeille a sa propre économie, qui suppose de collecter du pollen et du nectar pour entretenir la ruche, mais cette petite économie bénéficie, et oh combien, à une bien plus vaste économie. Le petit « business » des abeilles est riche d’externalités positives.

Auteur de l'article : Marjorie

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