Biens communs, ou communs, voilà un concept nouveau, à l'intersection des sciences politiques et de l'économie. Un concept à la mode, qui génère moult publications, autant de colloques et de livres. Mais de quoi s'agit-il ?
Ce concept vient de loin, des communaux, d'une époque où l'Etat n'existait pas encore. Il remonterait à la révolution néolithique, à cette première révolution agricole. A l'époque, les hommes se sont approprié des champs qu'ils vont labourer, ensemencer, moissonner, en d'autres mots travailler, et qui de ce fait deviendront leur propriété. Le reste de l'espace, les bois qui leur fournissent le combustible et les terres où ils vont chasser et éventuellement faire brouter les animaux récemment domestiqués sont des espaces communs. Cette réalité va s'institutionnaliser, pour pouvoir les gérer, les administrer de façon durable. Selon les droits locaux, les paysans pouvaient laisser paître leurs bêtes sur ces communaux, voire couper du bois, tailler des ajoncs. La première révolution libérale et son corollaire, le développement de la propriété privée, ont fait disparaître une grande partie de ces biens communs en Occident. La loi des «enclosures» à la fin du Moyen Age les réduira. Les propriétaires terriens vont s'en saisir.
Auteur de l'article : Bertrand Rothé
Crédits : cette courte citation est relayée depuis un autre site à titre d'information.