Les coopératives sociales sont nées dans les années 1960 pour répondre à des mutations importantes, comme l’entrée des femmes sur le marché du travail au cours des Trente Glorieuses », explique Enzo Pezzini, chercheur spécialisé dans le mouvement coopératif italien. Ainsi, des tâches qui étaient autrefois gérées par la « famille élargie », comme la garde d’enfants et les soins aux personnes âgées ou handicapées, ont été prises en charge de façon collective. Durant les années 1970 et 1980, des bénévoles, des familles, des organisations de la société civile, mais aussi des paroisses se sont ainsi mobilisés pour organiser ces activités.
Giuseppe Guerini, président de Federsolidarietà, qui regroupe aujourd'hui plus de 6 000 des 13 000 coopératives sociales italiennes, précise qu’elles ont « pris le risque entrepreneurial pour structurer ces services, tout en bénéficiant du soutien des municipalités dont elles sont devenues les commanditaires dans de nombreux secteurs ». Petit à petit, un système décentralisé de délégation de service public s’est ainsi mis en place. Des structures analogues existent en France, mais l’intérêt et la spécificité de l’expérience italienne tiennent notamment à la façon dont ces structures se sont regroupées en consortium au niveau régional et national pour peser face aux pouvoirs publics et aux acteurs privés.
Auteur de l'article : Naïri Nahapétian
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