L’économiste atterré appelle à démultiplier les formes de partage telles qu’elles se pratiquaient avant l’extension de l’idéologie propriétaire : hier autour d’un pâturage et aujourd’hui avec Wikipédia. Des communs dans lesquels il voit une alternative au capitalisme, voire une réponse aux impasses du communisme.
Le 16 juin 1980, dans une décision dite «arrêt Chakrabarty», la Cour suprême américaine rend brevetable le vivant. L’idéologie propriétaire vient de faire un gigantesque bond en avant. Suivront trois décennies de durcissement et d’extension de cette idéologie à de nouveaux objets (vivants, logiciels, semences, molécules, algorithmes mathématiques…).
Professeur de sciences économiques à l’université Paris-XIII et membre du comité d’animation du collectif des Economistes atterrés, Benjamin Coriat a dirigé l’ouvrage le Retour des communs. Il revient sur les ressorts théoriques de l’idéologie propriétaire et montre comment elle est devenue une force autodestructrice.
Basé sur des enquêtes et des recherches universitaires étendues sur plus de trois ans, l’ouvrage montre en quoi cette idéologie est aujourd’hui en crise. Selon Benjamin Coriat, les communs, qui consistent en des formes de partage et de distribution des attributs du droit de propriété, connaissent aujourd’hui un formidable regain. Et, surtout, l’espoir d’une transmutation du capitalisme en économie collaborative.
Auteur de l'article : Vittorio De Filippis
Crédits : cette courte citation est relayée depuis un autre site à titre d'information.